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Carnets d'automne
26 juillet 2012

Woody Allen: sa "Tétralogie"

La critique cinématographique, particulièrement dans la presse française, ironise sur ce qu'on pourrait appeler la "Tétralogie" * de Woody Allen, certains de ces critiques, arguant du fait que Woody Allen a reconnu avoir été payé par les villes où il a tourné les films concernés, y voyant une vulgaire publicité touristique pour les villes en question. On peut, en j'en suis, préférer à ces films des années 2000 le Woody Allen de la "période new-yorkaise", un Annie Hall, un Hannah et ses soeurs, le sublime Manhattan ou Crimes et délits, qui répondent, outre leurs évidentes qualités cinématographiques, à cette passion pour sa ville de New-York qu'a toujours ressenti Woody Allen, sans pour autant nier les qualités des films dont il est question ici.

                                                              Woody Allen 1

Prenons un des films de cette tétralogie, Midnight in Paris; ce film est un conte de fées, la réalisation d'un rêve de Woody Allen qui n'a jamais caché son amour pour la Ville-Lumière - Hollywood ending se termine sur l'image de Woody Allen, béret basque sur la tête et baguette sous le bras, en partance pour Paris, et dans Maris et femmes il confie à sa jeune étudiante en écriture rêver d'écrire dans les cafés de Paris et de s'y promener sous la pluie, rêve qu'il exaucera par l'intermédiaire du personnage principal de Midnight in Paris - Ville-Lumièrequ'il a filmée comme on filme un conte de fées: une succession d'images plus belles les unes que les autres, et en complément, l'apparition, comme sous la baguette magique de la fée, des écrivains américains qui faisaient de Paris durant l'entre-deux guerres une sorte de New-York littéraire en exil, Gertrude Stein étant l'égérie de ces esprits audacieux et conquérants sous la houlette d'un Hemingway carnassier. Ajoutez-y Joséphine Baker, le jazz à Saint-Germain, et nous voilà replongés dans le Paris qui a fait sa renommée et dont nous avons tous rêvé un jour. Mais Woody Allen est comme ces félins qu'on a envie de caresser quand ils ronronnent, mais qui peuvent à tout moment sortir leurs griffes, ce qu'il fait dans Midnight in Paris par la présentation caricaturale d'une certaine classe de touristes américains, arrogants, indifférents à la gent locale, d'une richesse trop ostentatoire, et pour nous remettre dans l'époque contemporaine, partisans de la Tea party ! Ces griffes, il les sort dans les quatre films dont il est question: il y a les deux jeunes Américaines un peu bébêtes qui vivent une histoire d'amour sans issue à Barcelone dans Vicky Cristina Barcelona, une certaine société londonienne dévorée par l'appât du gain et de la réussite sociale dans Match Point, quant à la télévision berlusconienne, elle sort K.O. ( le plus comique, mais est-ce voulu, est que le film a été co-produit par MEDIASET, la compagnie médias de Berlusconi ) de To Rome with Love. Il semble que les critiques, ou du moins une certaine critique cinématographique, n'ait pas voulu voir cet aspect du Woody Allen dans ses derniers films, une preuve qu'à l'abri de belles images qui illustrent son amour de l'Europe, il n'a rien perdu de son agressivité critique envers les vices et les ridicules de notre société contemporaine. 

* Il s'agit de Match Point, Vicky Cristina Barcelona, Midnight in Paris et To Rome with Love.

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