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Carnets d'automne
23 janvier 2019

Lire Proust!

On peut lire et interpréter « A la recherche du temps perdu » de différentes façons, notamment en fonction de son âge, de ses centres d'intérêt.

Imaginons une première lecture à l'âge de vingt ans, l'âge des découvertes, des engagements sociaux ou politiques, qui verront le lecteur s'intéresser plutôt au volet social du roman. Tout le monde, ou presque, connaît cette exceptionnelle scène de « La recherche » où l'on voit les pauvres de la petite cité balnéaire qu'est Balbec s'agglutiner devant les grandes baies vitrées du « Grand Hôtel » à l'abri desquelles dînent les riches vacanciers, qu'ils obervent comme on observe des poissons exotiques dans un aquarium. Proust dépasse d'ailleurs la seule image, en précisant qu'un jour peut-être les pauvres briseront les baies vitrées. Les hiérarchies sociales sont strictes dans le roman, à l'image de celles contemporaines de l'auteur, elle va de la bonne Françoise qui s'épuise au travail du ménage malgré son grand âge, à Octave « aux choux », riche dandy, fils d'un important industriel, qui ne fait que jouer au golf.

On peut le lire plus tard, vers la trentaine, âge des aventures amoureuses, et alors on se passionnera pour les amours de Swann et d'Odette, ou du narrateur avec Albertine. En même temps qu'on s'inquiétera des « désillusions amoureuses », qui furent celles de Swann et du narrateur, de l'obsession de l'infidélité et de la jalousie, qui constitue un des grands thèmes du roman.

Vers la quarantaine, on peut être passionné de politique, et alors c'est Norpois qui retiendra l'attention, ce haut-fonctionnaire des Affaires Etrangères en connaît toutes les arcanes, et c'est un fin connaisseur de la politique européenne, sans oublier, bien évidemment, le retentissement de l'Affaire Dreyfus, dont il est longuement question dans le roman.

Ou alors on peut-être passionné par l'Art, la beauté dans tous ses états : la musique avec Vinteuil, la peinture avec Elstir, l'architecture avec Ruskin. Ou tout simplement la nature, celle des aubépines en fleurs, des falaises normandes, décrites avec beaucoup de finesse par l'auteur.

Enfin, à un âge plus avancé, le passage du temps peut provoquer chez le lecteur un sentiment de profonde mélancolie, telle la dernière scène du roman où le narrateur redécouvre tous ses personnages vieillis, avec toutefois une lueur d'espoir, puisque le narrateur trouve sa rédemprtion dans l'écriture de ce roman dont il rêve depuis toujours.

 

 

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