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Carnets d'automne
9 janvier 2012

Baudelaire et Ingres

Dans son essai, La folie Baudelaire, paru chez Gallimard, Roberto Calasso consacre un chapitre entier aux relations entre Baudelaire et Ingres. Chapitre passionnant, car il nous livre une des plus pertinentes critiques de l'oeuvre de l'auteur de la Grande Odalisque. Baudelaire, défenseur de Delacroix, grand-maître du romantisme, n'aimait guère Ingres, mais parfois on est mieux servi par ses ennemis que par ses amis: on en veut pour preuve que la critique de l'oeuvre de Ingres par Baudelaire est une des plus éclairantes qui ait jamais été écrite, dans ce texte Baudelaire nous découvre la vraie qualité du peintre, celle de la maîtrise parfaite de la forme, de la prééminence de la ligne sur la couleur.

Il m'a fallu bien du temps pour apprécier Ingres, victime de cette image injuste de lui qui le définit comme un peintre académique. C'est en  découvrant dans un livre consacré à Picasso que celui-ci considérait Ingres comme son maître, que mon regard sur l'oeuvre d'Ingres a lentement évolué. Mais c'est une exposition consacrée au maître, Portraits by Ingres, organisée à la Tate de Londres en 1999, qui m'ouvrit définitivement les yeux et me plongea dans une profonde admiration pour cette suite de tableaux plus beaux les uns que les autres, les déformations anatomiques de ses personnages, comme ses couleurs étranges, ne me gênaient plus, je les considérais dorénavant comme faisant partie de son génie. Ingres a été, avec Le Titien, le peintre qui a rendu le plus bel hommage à la beauté de la femme, La grande Odalisque  rejoint la Vénus d'Urbino dans le panthéon des beautés féminines.

Ceci m'est revenu hier soir, tandis que je feuilletais le gros catalogue de l'exposition de la Tate. J'y ai passé des heures à regarder les reproductions de ses plus célèbres portraits, fasciné par leur beauté, celui de Madame de Senonnes, de Madame Rivière, de Monsieur Bertin, de la comtesse d'Haussonville, la Baigneuse Valpinçon, le Bain turc...et ses nombreux dessins à la mine de plomb qu'Ingres plaçait plus haut encore que ses tableaux, dessins qui constituent le plus magnifique exemple de son génie en tant que dessinateur.

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